De la poésie comme énergie
La poésie depuis toujours du simple fait de son existence est l'objet bet le moteur d'une mise en question. Elle est l'âtre où se tisonne l'être, comme une braise incessante. Elle se retourne cent fois sur le lit de Procuste du langage. On attend d'elle tout un faisceau de réponses, mais ses réponses sont plutôt des étincelles à mettre le feu aux poudres de l'imagination que des salves contrôlées d'avenir.
Est-ce la poésie qui se meurt ou un certain type de civilisation qui l'admet qu'en marge, car elle est peu ou prou sa mauvaise conscience et son révélateur. Cette civilisation soumise à la marchandisation de toute chose ne supporte pas cet objet peu rentable et rebelle au règne de l'argent. la poésie est un miroir qui gêne, fausse les cartes de la bien-pensance, un miroir qui accuse sa difformité et ses faux-semblants.
On assiste sans trop réagir au naufrage d'un Titanic : la culture. Ou du moins de sa conception réductrice. Naufrage des grands mots qui ne sont plus que des hublots et des valeurs privées de canots de sauvetage. Des dogmes meurtriers, des utopies avortées, des principes édulcorés participent à cet engloutissement. La poésie, en véritén ne saurait être ,vouée à l'uniformisation médiatisée, à la médiocrité informatisée et infantilisant(e. La poésie n'a de racine et de résonance que par la résistance de l'individualité et de véritable enjkeu que la recherche d'un sens et d'une vérité qu'elle contribue patiemment à élaborer, dans son dialogue avec l'invisible qu'elle parvient à rendre évident comme une encre seympathique.
La charge d'énergie des mots, il s'agit de la délivrer, de la diriger. C'est en nous que se poursuit leur fission. Leur fiction. D'où naît sans doute l'écriture, notre retombée, le papillon de notre chrysalide. Notre passage du miroir, cette traversée où l'homme apprend peut-être ce qu'il est et décèle ce qu'il devient.*
Charles Dobzynski